Envol

 

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A peine huit heures. Nous longeons la plage du phare pour rentrer à la maison. Sur notre droite, un mouvement anime soudain les vagues et nous découvrons les dos arrondis de trois ou quatre marsouins qui viennent prendre leur respiration à quelques mètres de nous. Ils surgissent trois fois et disparaissent à nouveau pendant un long moment. Ils nagent en cercle, remontent à la surface, ils chassent. Cet instant de calme, seuls au bord de l’eau, devant ces cétacés, nous le savourons comme un cadeau inattendu de la vie.

Dès l’aurore à 6h ou au coucher du soleil vers 21h, le vent nous murmure derrière la baie vitrée du salon, viens me respirer, viens, viens. Le sable ne quitte plus le tapis du petit hall d’entrée de la maison. Plonger ses doigts de pied dans l’eau salée chaque jour, humer l’odeur de la mer, palper la texture des algues brunes, épaisses, coriaces qui s’accrochent aux énormes moules bleutées que l’on ramasse sur la plage.

Aujourd’hui, bonheur, on annonce 26°C ! Je prépare une théière, je passe un coup d’éponge sur la table en bois de la terrasse et j’installe mon ordinateur. Une bande de moineaux a assailli un arbuste du jardin, ils discutent bruyamment, où sont passées les mouettes ce matin ? Leurs cris me mettent de si bonne humeur, ils me rappellent les étés sur les plages picardes de mon enfance. Les crevettes cachées sous les rochers que l’on délogeait à l’épuisette. La couleur de l’eau change chaque jour. Les puissants courants des eaux du détroit de Lillebælt (petite Belt en français) rendent les baignades dangereuses. Quand je regarde la baie, j’ai la sensation physique d’un bouillonnement intérieur ; la surface de l’eau, qui se tort, se noue puis glisse comme un serpent, reflète les tensions qui remuent l’énorme ventre de la mer.

Merci à toi Bente de nous avoir accompagnés dans ces multiples chemins de notre vie, merci de nous avoir accueillis dans ton si beau pays. Tu es partie hier colorée de papillons déposés par les mains des enfants pour que ton envol soit plus léger.

Mon thé, à cette table sous le ciel, a un goût de liberté.

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