Aude Lafait
Écriture

Ete Indien

  Lundi matin, été indien. Dernier round, après j'accepterai l'automne, les arbres nus, les ciels endormis. J'ai hésité entre les sandales et les chaussures de toile, j'ai hésité entre partir au...
  _MG_4125.JPG

Lundi matin, été indien. Dernier round, après j'accepterai l'automne, les arbres nus, les ciels endormis. J'ai hésité entre les sandales et les chaussures de toile, j'ai hésité entre partir aux aurores vers la mer, les yeux des enfants ensommeillés, école buissonnière et grains de sable entre les doigts de pied et vivre un lundi normal. Est-ce que j'aurais dû ? L'envie de silence, de solitude, de temps pour l'écriture. Ecole buissonnière, un mot qui me rappelle ma mère, ses envies de voyages, ses départs impromptus. Il faut en profiter tant que nous sommes là ! Ce lundi matin 9h mon thé fume, les feuilles de menthe nagent dans l'eau face aux acacias bicolores, un semblant de brise mais bientôt le soleil viendra réchauffer mes bras frissonnants.

L'écriture comme un radeau au bord du fleuve. Les cordes sont nouées, le mât de fortune dressé vers le ciel, pas de place pour les bagages, il faudra que je trouve mon équilibre, assise ou debout, lorsque les berges verdoyantes feront place aux plages sablonneuses, à l'étendu infini, au sel de l'inconnu. Le bonheur c'est de ne pas savoir où l'on va.

Et si je vivais cette journée comme un voyage ? Je regarderais les gens et les choses d'un autre point de vue, les trottoirs me sembleraient moins figés, plus ondulants, les regards une véritable jungle à explorer. Je vais renaître ce matin pour un voyage de vingt-quatre heures.

Bon vent !